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Interview alumni : Bérénice Laboux, alumni 2018 - UX Designer @ Tech Alchemy, Agence de conception et de développement de logiciels primée.

Portraits

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29/02/2024

Bérénice Laboux, alumni 2018 – Bachelor Interactivité & Master Digital 

UX Designer @ Tech Alchemy, Agence de conception et de développement de logiciels primée. 

Londres, Grande Bretagne


Comment les métiers du design ont-ils évolué selon vous ces dernières années ? 

En ce qui concerne les métiers du product design, de l’UX design, et tous les métiers autour du service design, qui sont des branches de l’écosystème de l’UX, l’évolution est plutôt positive.   


J’ai travaillé dans des secteurs variés et je me suis rendue compte que de plus en plus, les esprits s’ouvrent aux bénéfices de l’UX, qu’il y a une prise de conscience, que même si l’UX est souvent réduit a une idée de bon sens, c’est un bon sens nécessaire. 


C’est très gratifiant de se dire que notre métier est utile, sert vraiment à quelque chose.  


Il est dans l’air du temps d’entendre que l’UX va peut être être remplacé par l’Intelligence Artificielle. Je ne vois pas du tout les choses de cette façon. Comme dans toutes les pratiques du digital, il y a des bons et des mauvais côtés, il ne faut pas tomber dans une utilisation “dark” et irréfléchie de ces outils. J’ai commencé à en utiliser certains cette année et je pense que ce sont des outils qui vont nous permettre d’améliorer nos pratiques, à condition de ne pas mettre de côté bon sens et réflexion. Ce sont des outils à mettre au service de l’humain, mais qui ne remplaceront pas l’humain.  


J’aime beaucoup les images, et pour moi l’UX est tout aussi essentiel qu’un métier du corps médical, par exemple. J’entends par là que l’humain est au cœur des préoccupations d’un UX designer, ce qu’un robot ne sera jamais capable de faire. 


En quoi votre métier de design est-il stratégique ?

 

Au départ je ne voulais pas être designer, je voulais être médecin, pour le côté humain, assistance à la personne. 


Finalement j’ai commencé, par hasard, avec le service design, sur des objets et situations du quotidien, puis je me suis retrouvée dans des secteurs très techniques, et, forte de ces expériences, j’ai pu voir comment l’UX peut se frayer un chemin à l’intérieur des ces métiers. 


J’ai travaillé pour des entreprises techniques, qui n’ont pas changé leurs méthodes de travail depuis des décennies, et qui ne voient aucun intérêt à changer leurs méthodes maintenant. 


Et finalement j’ai pu observer que les mentalités sont en train de changer, et que je peux avoir un impact car j’ai la capacité de leur montrer qu’en changeant les méthodes, on peut faire mieux, plus vite, et être plus précis ; et surtout répondre aux besoins et ne pas seulement faire les choses parce que c’est joli. 


Mon métier actuel est le plus tech que j’ai eu jusqu’à présent, puisqu’il s’agit de cryptocurrency. Je ne vais pas mentir, c’est compliqué de trouver sa place en tant qu’UX dans ce type de métiers. Mais petit à petit j’arrive à démontrer l’utilité de penser aux utilisateurs qui vont se servir de l’outil digital que l’on fabrique, quel qu’il soit. 


Un UX designer doit toujours penser à l’être humain, qui va utiliser les outils mis en place, mais pas que. 

L’UX designer est le porte-parole des utilisateurs, mais doit aussi prendre en compte les aspects business et techniques du projet. Et c’est là que notre position est stratégique. C’est une position que j’appelle “pivot” car elle me permet de faire le lien entre les clients, les équipes produits, les techniciens, et les autres designers. C’est un poste très stratégique, quel que soit le domaine ou l’environnement, il faut juste trouver sa voie, et s’accrocher.

 

Que vous a apporté l'école?


L’école m’a apporté beaucoup. 


Je n’étais pas prévue pour être là. J’ai d’abord fait une première année de médecine et je suis entrée à l’école totalement par hasard. Et l’école m’a donné une première chance.


J’ai d’abord eu du mal à trouver à ma place tout en trouvant extraordinaire d’être dans une école qui permet de toucher à plein de choses. 


Je suis arrivée à l’école avec des à priori sur le design, sur le fait que nous étions là pour produire du joli et me suis vite rendu compte qu’il ne s’agissait pas du tout de cela. 


Je ne dessinais pas du tout et je ne sais toujours pas dessiner. Mais j’ai appris à dessiner, j’ai rencontré des enseignants et des étudiants exceptionnels. J’ai apprécié le fait que plusieurs modules permettaient de se spécialiser d’année en année, j’ai eu l’impression de me spécialiser dans plein de domaines, tout en restant dans les mêmes filières.


A la fin de la première année, il fallait trouver un stage et ça a été très compliqué pour moi au début. Mais j’ai trouvé un stage dans une startup qui m’a totalement donné le goût de l’UX. 

 

J’ai fait un cursus digital et grâce à l’école j’ai pu partir à Séoul en Corée du Sud au début de ma première année de master, avec une université partenaire. Je me suis enfin sentie à ma place, et je me sens toujours à ma place depuis cette expérience.

 

Un conseil aux futurs designers ?

La variété des programmes de l’école est une très bonne base pour commencer car, contrairement à d’autres filières, on nous laisse le choix d’aller où on est bon et de laisser tomber ce pourquoi on est moins bon. 


Mais surtout faites-vous confiance, ne vous bridez pas.


Et plus tard, comme professionnel UX, comptez les uns sur les autres, travaillez en équipe et n’hésitez pas à changer.


Est-ce que le Breixit a changé quelque chose pour toi ?


Je suis à Londres depuis 4 ans, je suis arrivée pendant la première vague du Covid et c’est plus ça que le Breixit qui a rendu les choses difficiles. Mais aujourd’hui c’est certainement plus dur d’obtenir les papiers. 


De mon côté je peux travailler en Grande Bretagne pendant 5 ans et je peux demander le renouvellement pour 10 ans très facilement. 


A noter que les français sont très bien accueillis en Grande Bretagne, que nos études sont appréciées et que nous sommes considérés comme des travailleurs acharnés. Il fait bon vivre ici. 


Interview réalisée à Londres, janvier 2024 par Stéphanie Martin Petit, Responsable Carrières Alumni

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