DESIGN & CINEMA : The Substance (+ analyse du film)
The Substance de Coralie Fargeat
USA-GB-France, 2024, 2h20, VOSTF - interdit -12 ans
avec Demi Moore, Margaret Qualley, Dennis Quaid
Elisabeth Sparkle, actrice au passé glorieux devenue présentatrice d’une émission télévisée d’aérobic, est licenciée par son producteur du fait de son âge. Elle expérimente alors une substance destinée à générer une version plus jeune d’elle-même. Après une période d’euphorie, le processus vire au chaos. Signant le retour en grâce d’une actrice, Demi Moore, dont le rôle est une projection de sa propre carrière et plus largement de la péremption des corps féminins dans l’industrie hollywoodienne, The Substance est minimaliste dans son intrigue et maximaliste dans ses procédés visuels et sonores. Coralie Fargeat décrit ainsi la dégénérescence progressive mais radicale d’un pacte faustien à l’évidente morbidité, jusqu’à une débauche ultra-spectaculaire et délibérément grotesque et jusqu’au-boutiste d’effets comme autant de clins d’œil cinéphiles, de Stanley Kubrick à Brian De Palma en passant par Brian Yuzna et le body horror. Dans le clinquant d’une Floride reconstituée sur la Côte d’azur, The Substance assume sa vulgarité et son outrance à la fois comme fond et forme.
Séance suivie d'une analyse du film par Nicolas Thévenin, directeur de publication de la revue Répliques et enseignant à l'école de design Nantes Atlantique.
Enseignant / Permanents